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« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

mardi 25 octobre 2011

L’assaut final

Thursday 20 October. 

Le ciel est clair ce matin, l’ennemi « nuage » relâche sa prise. Nous le sentions, nous vous l’avions dit, c’est le jour J, nous allons mener notre offensive sur le parc Tongariro. Une fois les vivres rassemblées et nos paquetages prêts, Julien prend le volant de notre jeep et nous partons au centre de transmission de Whakapapa village. Après avoir pris note des positions toujours menaçantes de notre ennemi, nous attaquons l’ascension en direction de notre objectif du jour : un sommet au-dessus des lacs Tama, au pied du volcan Ngauruhoe = la montagne du destin.
L’opposant nous assiège, mais au-dessus de nous le plafond reste bleu. Nous marchons sur une terre sauvage, magnifique. La végétation, encore brûlée par la neige de l’hiver passé, reprend doucement son vert printanier.




Nous avançons, les nuages coiffent toujours le sommet du mont Ngauruhoe ne nous laissant aucun espoir de l’atteindre avec notre appareil photo. Peu importe, nous continuons notre chemin et nous apercevons le lac inférieur Tama.

Nous poursuivons notre avancée par la crête dominant le lac, nous sommes totalement à découvert. À ce moment, notre adversaire fait appel à son allier numéro un « le vent ». Il nous assène de fortes rafales. Plusieurs fois déstabilisés, nous progressons quand même. Le  Glück est balaise et notre antagoniste le sent. Nous arrivons au sommet qui domine les lacs Tama inférieur et supérieur.



À ce moment-là, la magie se produit. Nos efforts sont récompensés, notre ennemi bat en retraite et nous laisse à nu le sommet Ngauruhoe. Nous pouvons dégainer notre appareil et mitrailler notre cible à foison. Nous planterons nos couleurs au pied de la bête et redescendrons la fleur au fusil.

Nous glückerons (=saluer d’un « Glück ») toutes les troupes que nous croiserons sur notre chemin et nous contemplerons les nuages bizarrement modelés par le vent d’altitude.


Ne vous y trompez pas ! Malgré ce champ lexical, les Glücks ne sont pas en guerre. Au contraire, nous sommes en paix avec cette admirable nature. N’oubliez pas « Glück » signifie bonheur.

T’as pas vu ma « caisse » ? De retour au parking, pas moins de six Nissan Sunny se côtoient ! C’est clair, c’est la voiture de location de Glücks par défaut.
Après ces 5 heures de randonnée, nous repartons donc pour Tangari au nord du parc avec un auto-stoppeur all-black à l’arrière. Nous nous arrêterons en sa compagnie pour contempler les lacs Taupo et Taranagi.
Nous passerons la nuit à Tangari


Friday 21 October.   

Allez debout  !! Le temps est de nouveau avec nous, pour profiter d’un petit décrassage matinal. Nous longerons la rivière Tongariro sur ses deux berges et dans laquelle de nombreux pêcheurs sont en action.
En seulement 1h30 de marche nous ne verrons pas moins de trois prises au bout de leurs lignes.

Nous sommes dans la région de la truite, que l’on voit symbolisée un peu partout. Nous observerons encore une fois, le long du sentier, le savoir-faire néo-zélandais dans la coupe forestière.


Le ciel bleu étant là et nos jambes aussi, nous décidons de partir un peu plus haut sur la montagne pour faire le tour du lac « Rotopounamou ». 3h de marche tranquille dans un cadre très paisible entre forêt et bord de lac.

Après avoir pique-niqué sous le soleil et des nuages toujours aussi surprenants, nous rejoindrons Taupo.
Ville de 50 000 habitants, installée au bord du lac du même nom.
Le soir, nous regarderons le match pour la troisième place, Australie – Pays de Galles. Nous  savourerons une nouvelle fois une pinte de « Tui », bière néo-zélandaise que l’on apprécie particulièrement. Du même nom que l’oiseau que nous croisons et surtout entendons dans presque toutes nos balades. Victoire de l’Australie, clairement l’ennemi numéro un néo-zélandais à notre avis. On remarquera encore leur côté moqueur à l’image des journaux où on s’en prend plein la gu…. Pour info, un sondage montre que 50% des néo-zélandais sont confiants mais nerveux pour la finale et presque 1 all-black sur 5 ... a peur que la France fasse un « coup d’éclat ». On ressent nous-mêmes cette crainte à voir le respect des néo-zélandais, même s' ils espèrent bien nous exploser.


Saturday 22 October.

Réveil sous la pluie qui se dissipera bien vite. Il fait bon dès le matin. Nous sommes habitués en Nouvelle-Zélande à des températures entre 10° et 15°C, mais depuis hier, le thermomètre monte facilement à 20°C. On part en fin de matinée pour les « Huka Falls », chutes d’eau sur la rivière « Waikato » qui nait au lac Taupo, le plus grand lac du pays.


Notre chemin passe à côté de prés où paît le fameux mouton néo-zélandais :
Nous continuerons notre balade jusqu’aux rapides d’Aratiata où nous déjeunerons. Nous comprendrons une fois sur place que les rapides du cours d’eau sont en fait créés à des heures régulières par le délestage du barrage juste devant nous. Par chance, nous assisterons au spectacle ainsi qu' un paquet de Glücks venus en voiture (tas de fainéants).

Après plus de 5 heures de marche, dont la fin sous la pluie, nous sommes de retour à la voiture. En chemin, nous estimerons notre distance parcourue à pied en quatre mois et demi de voyage à environ 1500 km !
Après un tour en ville pour voir des graffeurs à l’œuvre, nous reprenons le ruban noir toujours en direction du nord.


Notre route repassera par Roturoa, la ville fumante avec son activité géothermique. La campagne environnante fume de partout rendant le paysage magique avec le plafond nuageux très bas et le vert des collines. On en oublie vite l’odeur de soufre (œuf pourri) de cette région.

Notre route s’arrêtera à Tauranga, ville côtière d’environ 118 000 habitants où nous comptons voir la finale de Rugby et surtout proposer notre aide pour ramasser sur les plages le fuel du porte-conteneurs Rena.

Nous prenons une petite bière sur le remblai, la ville semble plutôt huppée. Ensuite, nous partons à la recherche d’un endroit où manger et dormir et là !!!!! Nous tombons sur un contrôle d’alcoolémie. Les policiers sont en nombre autour d’un rond-point avec même un minibus pour un contrôle plus approfondi, nous imaginons. Donc :
Julien baisse la vitre et la gentille policière lui demande de parler devant un boîtier en donnant nom et adresse. Il aura bien beau lui expliquer qu'il n’est pas un garçon facile et qu’il ne donne pas son adresse comme ça… pas moyen, la blague ne prend pas. Il devra même descendre du véhicule, accompagné de son traducteur (qui ne comprend qu’un mot sur deux)... Le stress, car nous sommes prudent, mais même n’ayant bu qu’une bière on ne peut s’empêcher de flipper. Nous serons pendus à ses lèvres à la lecture de l’appareil. Elle nous libèrera d’un « it’s okäèyyy». Petite frayeur.


Sunday 23 October. 

Passage à l’office de tourisme. L’aide sur les plages paraît plus compliquée que prévu. Le traducteur d’un mot sur deux comprendra : téléphone, liste, bottes, vêtements… En gros , il faut appeler pour être inscrit sur une liste et suivant les besoins, ils nous appellent pour nous répartir la tâche, mais à nous d’avoir des rechanges. Ah oui, mais nous, nous n’avons qu’une tenue (ou presque), alors tant pis ! Petite balade sur le mont Maunganui (232 m) à proximité.


Après le déjeuner, nous décidons de nous prendre un peu de bon temps en nous payant une entrée à la piscine avant le stress du grand match de ce soir. Et vous savez comment on reconnaît deux Glücks à la piscine ??? Ce sont les seuls qui font leur lessive pendant leur  douche.

L'assaut final...


Le soir venu, nous rejoignons le centre de Tauranga avec l’écran géant sur l’avenue en bord de mer. Le thème de la soirée est « Noir et Blanc ». Tous peints ou avec des t-shirts, chemises, polos, vestes aux couleurs des all-blacks. Nous n’apercevons pas de Français ou presque, les Glücks sont discrets ne voyageant pas avec leur drapeau français. Nous chanterons d’ailleurs timidement la Marseillaise avec le regard curieux de nos voisins. La suite vous la connaissez. On ne fera pas de résumé du match. Nous avons vibré comme vous, stressé comme vous, on y a cru sûrement comme vous.

Une image nous restera, ce sont les visages crispés et blêmes des néo-zélandais quand les Français donnent leur assaut final à 5 minutes de la fin. C’est le silence dans les rues et les pubs.

Où sont passés les all-blacks si sûrs d’eux, si chambreurs, à l’image de leurs journalistes ? Les rugissements : « wouh » lors des placages all-blacks que nous avons tant entendus ,se font de plus en plus courts et ridicules quand ils verront les Français dont Rougerie rester debout et avancer. Bravo les petits bleus, on a rêvé une seconde d’être deux Glücks heureux à sauter de joie dans les rues de Tauranga. Le reste, on vous laisse l’imaginer. Et pour ceux (les enfants surtout) qui se posent des questions sur l’ambiance, aucun risque de se battre. Quand les gens découvraient que nous étions Français, aucune menace ne planait sur nous, c’est la bonne ambiance festive du rugby.


Monday 24 October.   

Nous continuons notre route vers le nord en direction d’Auckland. Nous passons par Thames et la baie du même nom, région autre fois aurifère ( Eux aussi cherchaient de Laure(s)).


Journée plus cool. Les Glücks ont un coup de pompe et les bronches de Thierry n’apprécient pas le climat néo-zélandais. Lors de cette journée, nous remarquons que l’air est plus chaud et que la végétation est nettement plus fleurie. Le printemps déploie ses ailes.

Petit repos avec l'un des principaux sponsors de la coupe du monde...
La lecture des journaux du jour nous montre qu’ils n’ont pas vraiment la victoire modeste, sacrés journalistes. Par contre, via cette victoire, ils rendent aussi hommage aux disparus des tremblements de terre tragiques d’il y a un an. Nous en reparlerons dans notre résumé sur la Nouvelle-Zélande. Malheureusement pour ce pays, nous risquons fréquemment d’entendre parler de catastrophes naturelles dramatiques.

Pour finir ce long article,  (oui, difficile de résumer, mais on met des photos quand même ! Hein momol ?) nous avons remarqué, à notre plus grand regret, la disparition de plus d’une vingtaine de commentaires sûrement due à une mauvaise manipulation. Non, ce n’est pas de la censure !

Nous sommes à Auckland pour deux jours. Nous décollons jeudi matin de bonne heure pour passer jeudi et vendredi à Sydney avant d'arriver samedi midi en Nouvelle-Calédonie.
Glück à tous !